Témoignage d’Anciens : Spécial Consulting

Témoignage d’Anciens : Spécial Consulting

Ce mois-ci, votre magazine est allé piocher toutes les informations sur un secteur d’activité que chaque Ancien a cotoyé de près ou de loin : le Consulting. Secteur sulfureux de part son rôle et son originalité, qu’est-ce qui en fait l’attrait et la necessité ?

Les témoignages recueillis sont ceux de Bruno Dehouck (Promo 2000) et Pascal Thiriot (Promo 1997). Ils vont partager avec nous leur expérience du Consulting.

Mais tout d’abord, voici leur fiche d’identité :

| Identité | Bruno Dehouck |
| Promotion de sortie EISTI | 2000 |
| Autres formations | — |
| Société, lieu | KPMG Consulting France à Paris – France |
| Poste occupé | Consultant |
| Domaine | Finance (WCF) & Décisionnel (IDM) |

et:

| Identité | Pascal Thiriot |
| Promotion de sortie EISTI | 1997 |
| Autres formations | — |
| Société, lieu | ALTRAN Europe à Bruxelles – Belgique |
| Poste occupé | Consultant Senior – Senior Software Engineer |
| Domaine | Technical Project Management |

Place aux témoignages :

2πr – Tout le monde a une idée de ce que représente le Consulting, néanmoins
quelle en est sa définition précise ?

Bruno Dehouck (B.D) : Le métier du conseil est difficile à définir car bien souvent galvaudé.
Cependant, à mon sens le métier de conseil peut être défini par la mise à la disposition d’un client de prestation de service intellectuel. Cette prestation s’appuie sur une expertise à la fois technique et fonctionnelle, sur des méthodologies de mise en oeuvre éprouvées, et sur un réseau mondial, mais également sur des alliances à un niveau international avec les éditeurs
leader du marché.

Pascal Thiriot (P.T) : Etre consultant, c’est mettre ses connaissances techniques ainsi que celles de la société de consultance, au profit d’un projet chez un client. Chez le client, de nouveaux projets apparaissent nécessitant l’utilisation de nouvelles techniques, de nouvelles compétences. L’inertie qu’entraine la formation des employés peut être réduite par l’intervention de consultants externes directement opérationnels sur cette technologie.

2πr – Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce secteur ?

(B.D) : Les éléments les plus significatifs qui m’ont attirés dans ce métier, sont :
– la possibilité d’intervenir sur des projets internationaux, dans un environnement technique complexe, et aussi,
– la possibilité de rencontrer des problématiques extrêmement différentes d’une mission à une
autre, et ce dans un environnement humain exaltant.

(P.T) : Ce qui m’a attiré, c’est la variété des missions proposées, la flexibilité du travail et
l’enrichissement qu’apporte un environnement toujours renouvelé.

Par exemple, j’ai pour ma part effectuer 4 missions depuis mon embauche chez Altran:
– 2 mois dans la recherche cryptographique (mathématiques)
– 1 ans dans le développement d’une machine multimédia (multimédia)
– 2 mois chez un opérateur Télécom (télécommunications)
– 3 ans dans le développement d’un implant bionique (médical)

Vive la diversité !

2πr – La période économique plutôt déprimée à l’heure actuelle a-t-elle une
incidence sur le Consulting ?

(B.D) : Naturellement, les clients sont plus difficiles à aborder car face à la
conjoncture, bon nombre d’entre eux ont assez largement réduit leur budget de conseil. Cependant cette morosité économique permet aussi un repositionnement sur des projets décisionnels, des projets de réduction des
coûts, de mise en place d’ERP (ndlr : ERP – Enterpise Resource Planning), de la mise en oeuvre de projet de CRM (ndlr : CRM – Customer Relationship Management). Cette période économique amène les dirigeants des entreprises à « repenser leur métier ». En effet pendant la période d’euphorie qui a précédée, beaucoup
d’entreprises ont pratiqué une diversification à l’extrême.

(P.T) : L’incidence de la période économique morose actuelle est certaine, puisque que le but premier de la consultance est de moduler les besoins en ressources humaines d’une société. Les consultants sont logiquement les « FIFO » d’une société cliente (ndlr : FIFO – First in First Out). Le nombre de nouveaux projets
a lui aussi diminué, ce qui a pour cause de diminuer considérablement l’activité d’une société de consultance.

Heureusement, là aussi, existe une inertie: étant donné que la crise a duré moins d’une année et que l’activité redémarre actuellement, la situation est loin d’être critique.
Par exemple, pour ma part, je suis en mission chez le même client depuis presque 3 ans…

2πr – « Le Consultant, un ingénieur de terrain avec un très bon relationnel ».
Quel est le véritable portrait du Consultant ?

(B.D) : Certes, quel que soit le profil du consultant, il faut qu’il ait un bon relationnel, car c’est une des pierres de base de l’édifice. En Effet, il faut à la fois faire face à des clients pour qui nous ne sommes pas les bien venus car mandatés par la direction du groupe, mais aussi parce qu’il faut
convaincre les clients en avant-vente. Au-delà des compétences, c’est bien souvent sur des aspects relationnels que se base le succès d’une mission.

Par contre, le consultant n’est pas nécessairement un ingénieur. En effet la problématique à laquelle nous devons faire face est bien souvent à la fois une problématique métier et une problématique technique. C’est ce qui fait la richesse des missions. Au sein de mon équipe de travail, il y a autant d’ingénieurs que de personnes issues des écoles de commerces. Les échanges
entre les deux cultures sont très exaltants et enrichissants.

(P.T) : Je crois qu’aujourd’hui un ingénieur (consultant ou non) se doit d’avoir un
minimum de capacité relationnelle
. Cela dit, il est vrai que pour un
consultant, la communication est multi-polaire :
– consultant <-> société de consultance,
– consultant <-> client,
– consultant <-> autre consultants.

Ainsi, il peut trouver son développement intellectuel dans différents contextes. Mais le principal reste tout de même d’être très pointu techniquement et très ouvert aux nouvelles technologies et aux différents
secteurs d’activité
.

2πr – On dit souvent que les sociétés de Consulting ont tendance à « gonfler » les
compétences de leurs consultants pour pouvoir mieux les « vendre ». Fiction ou
réalité ?

(B.D) : La réponse à cette question est fonction des sociétés qui sont désignées.

Pour ma part les sociétés de services (SSII) ne sont pas de sociétés de « Consulting ». En effet, ces sociétés ne sont pas organisées de la même façon que les cabinets de conseil en terme commercial. Les cabinets de conseil ne
vendent pas de délégation de ressources mais des missions qu’ils ont l’obligation de réaliser dans un temps déterminé, pour une enveloppe financière donnée, aussi il n’y a pas d’entretien avec le client pour savoir
si le consultant est compétent ou pas. C’est au directeur de la mission de gérer les ressources dont il a besoin.

(P.T) : Il est effectivement notoire que les consultants sont pour la plupart de jeunes ingénieurs avec des compétences neuves. De ce fait, et c’est une
réalité, ils sont « bien monnayés » mais je dirais plutôt « mis en valeur » par leur manager qui est aussi le garant de leur évolution de carrière.

2πr – Quels sont les avantages ou inconvénients dans la formation dispensée à
l’Ecole pour se lancer dans le Consulting ?

(B.D) : Au-delà de la formation technique, je pense que l’Ecole nous apprend avant tout à être des professionnels et c’est vraiment le plus important.

Les faits qui étayent ce point, c’est la reconnaissance grandissante de l’Ecole au sein des entreprises. Nous sommes recrutés pour une capacité de travail davantage que pour une connaissance intraseque. Cependant les cabinets apprécient le bagage technique ainsi que la maturité et les compétences acquises au travers des options de troisième année. Je pense que la formation tire un véritable bénéfice des échanges avec les partenaires.

(P.T) : L’EISTI a une formation qui anticipe bien les besoins des sociétés. Et de ce fait, elle s’approprie entièrement au métier de consultant.

Ses avantages sont plus précisement :
– les nouvelles technologies
– l’ouverture
– la culture générale

A citer un petit inconvénient : les frais de scolarité 😉

(ndlr : Comme relayé dans la e-Lettre(#6), l’Ecole fait d’énormes efforts dans ce sens. L’EISTI a en effet mis en place un partenariat avec certaines entreprises pour offrir à de plus en plus de bons éléments la prise en charge des frais de scolarité de la 2ème et 3ème année. En contre-partie, l’étudiant sélectionné s’engage à faire ses stages dans la société qui le parraine.

Pour de plus amples informations sur le sujet, référez-vous à la e-Lettre(#6)…)

2πr – Le Consulting : formidable tremplin ou plan de carrière ?

(B.D) : La relation que l’on entretient avec un cabinet de conseil est toujours dirigée par un objectif commun : « gagner ». Donc effectivement une carrière
dans un cabinet de conseil est un véritable tremplin pour qui veut s’investir. D’un côté comme de l’autre, il y a des investissements pour faire fructifier le capital intellectuel de l’entreprise d’une part et le CV d’autre part. Donc le tout est de savoir ce qu’il y a à gagner ?

Il s’agit d’un simple problème d’optimisation de la fonction d’utilité…(et ce n’est pas une blague).

(ndlr : les amnésiques reconnaitront là un des principes clé de la Gestion Financière et la phrase fétiche de notre Cher Directeur, Nésim Fintz, auquel nous passons notre bonjour au passage…)

(P.T) : Pour les avantages cités plus hauts, le consulting est la situation idéale pour explorer différents secteurs d’activité, différentes sociétés,
différents environnements, et se nourrir de leur diversité. Ainsi, après quelques années de consultance, il sera facile de choisir le client idéal avec lequel on voudra « se marier ».

Après quelques années d’expérience, la consultance est aussi un bon moyen d’apprendre les ficelles du « Freelance« .

Enfin pour n’exclure aucune possibilités, la consultance peut aussi devenir une vocation avec des métiers comme consultant senior ou ingénieur conseil.

2πr -Merci pour toutes ces précisions !

N’hésitez pas à faire part de vos remarques ou bien de vos témoignages en nous écrivant à l’adresse suivante : [email protected]

———

Les autres articles du mois :
art59
art55

———