Brève économique : La mort annoncée du programmeur

Quels postes disparaîtront dans les services informatiques des entreprises ?

Généralités

De façon générale, les experts interrogés s’accordent sur une diminution très forte, dans les entreprises
utilisatrices, des métiers de l’informatique liés au support, au développement et au paramétrage. En valeur absolue,
ils prévoient ainsi une baisse du nombre total des informaticiens chez les utilisateurs. Ces derniers pouvant être
amenés à rejoindre les effectifs des sociétés de services et des éditeurs.

Et si la France devait s’inscrire dans la tendance déjà amorcée aux Etats-Unis, le chômage menacerait même bon
nombre d’informaticiens occupant aujourd’hui ces fonctions, selon Bruno Garnier, DSI d’Agilent, actuellement en
poste outre-Atlantique.

La mort programmée du programmeur

Sans composante technologique forte ni valeur ajoutée spécifique, c’est actuellement le métier le plus obsolète et
en péril de l’informatique. Les entreprises doivent aujourd’hui se poser la question de la requalification de leurs
programmeurs.

– Sans alternative…

Martin Ader, consultant spécialiste du workflow : « Les programmeurs dans les services informatiques des entreprises
vont disparaître. »

– …ni rémission…

Silicomp : « Le métier d’informaticien-programmeur à faible compétence métier n’aura plus lieu d’être. »

– … ou hésitation

Françoise Dupuich-Rabasse, professeur à l’ESC Rouen : « Le besoin des entreprises en programmeurs ira en
diminuant. Et ce sans anticiper l’externalisation et l’offshore (ndlr: voir notre étude du
précédent numéro)
. Il est évident que ce sont des tâches fortement susceptibles d’être sous-traitées à
des pays à plus faible taux horaire. »

– Un impératif technologique

Nesim Fintz, professeur et directeur de l’EISTI : « Tous les métiers ne renfermant pas une importante composante
technique sont appelés à disparaître à court ou moyen termes. Et notamment les programmeurs. La plupart des
entreprises chercheront, en effet, à délocaliser cette fonction dans les pays à faible coût de travail. »

– La fin de l’artisanat

Louis Naugès, consultant en systèmes d’information : « De nombreux métiers sont en fin de vie. Parmi eux, les
développeurs artisanaux, qui utilisent des technologies anciennes comme Visual Basic, les armadas de « paramétreux »
de progiciels de gestion intégrés, ainsi que les informaticiens dédiés à l’assistance et au help desk. Mais la
plupart des véritables professionnels pourront facilement se recycler, leurs compétences étant transposables en cas
de changement de technologie – par exemple, de Cobol à Java. »

– Menaces sur l’exploitation, le support et le développement

Jacques Pansard, consultant spécialiste de la direction de projets complexes : « Tous les secteurs d’activité ne
devraient pas connaître la même évolution… Cela dit, globalement, les métiers de l’exploitation, du support et du
développement des systèmes de back office sont sérieusement menacés par la mise en place de progiciels, et par
l’offshore (ndlr: voir notre étude du précédent numéro) pour les gros projets spécifiques. »

– L’importance de la finalité

Yves Stucki, dirigeant de Linedata : « Le programmeur « qui ne comprend pas ce qu’il fait » est appelé à
disparaître progressivement. A mon avis, le recyclage doit s’effectuer vers une meilleure connaissance des métiers
sous-jacents, des processus de fabrication alternatifs et des technologies associées. »

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Sources

– Article issu du journal 01 informatique du 03.02.2004


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