Témoignage d’Anciens : Nouvelles Technologies

Spécial Nouvelles Technologies

Pour cette édition de fin d’année, nous avons décidé d’enquêter sur un domaine qui sucite engouement parce que tourné résolument vers l’avenir : les Nouvelles Technologies.

Pour éclairer nos lanternes, les témoignages recueillis sont ceux de deux Anciens dont l’expérience en la matière n’est plus à démontrer, Nicolas Hoizey (Promo 1998) et Sylvain Julliard (Promo 2000). Laissons-les nous raconter les exigences d’un tel domaine.

Mais tout d’abord, voici leur fiche d’identité :

|Identité|Nicolas Hoizey|
|Promotion de sortie EISTI|1998|
|Autres formations|-|
|Société, lieu|Clever Age à Paris, France|
|Poste occupé|Consultant, Analyste|
|Domaine|Architectures techniques|

et:

|Identité|Sylvain Julliard|
|Promotion de sortie EISTI|2000|
|Autres formations|-|
|Société, lieu|Cosmosbay à Villeurbanne, France|
|Poste occupé|Ingénieur Recherche et Développement|
|Domaine|NTIC|

Et maintenant, place au témoignage :

2πr – Ce secteur des Nouvelles Technologies est-il affaire de Recherche, de passion ou simplement de curiosité ?

Nicolas Hoizey (N.H) : Chacun aborde ces « Nouvelles Technologies » de manière différente. Pour ma part, je fais de l’informatique depuis si longtemps (ouais, bon, je suis pas si vieux que ça, mais ça fait quand même bien plus de 10 ans) qu’il est certain que c’est une passion. Mais c’est initialement avant tout une affaire de curiosité, la mienne étant immense dans bien des domaines.

J’ai découvert l’informatique par les jeux, comme presque tout le monde, et j’ai vite eu envie de créer les miens pour comprendre comment ils fonctionnaient. Je suis très curieux par nature, et j’aime tout comprendre, bien que je n’en ai pas le temps. Je me suis donc mis à apprendre le Turbo Pascal – seul langage disponible dans mon lycée à l’époque – et j’ai développé tout seul dans mon coin des petits jeux de type Pacman ou casse-briques en mode texte. J’ai réitéré l’expérience avec mes multiples calculettes HP 28 et 48, d’un Tetris programmé en LISP en mode texte avec 4 colonnes de large sur une HP 28s tenue en travers à des jeux graphiques en assembleur sur HP 48sx. Quand est venu le temps de choisir une orientation après un bac hésitant et une prépa plus proche de vacances et virées dans les pubs que d’études réelles, le choix a été très simple puisque seule l’EISTI m’ouvrait ses portes. Je ne regrette rien, bien au contraire, puisque c’est ainsi que j’ai découvert une nouvelle dimension de l’informatique : Unix et Linux, Internet et tout ce va autour.

Maintenant, je conçois, réalise, administre et anime de nombreux sites webs, je passe plus de 3 heures par jour sur Internet, et j’échange des centaines de mails en français ou anglais avec le monde entier.

De profonde curiosité, c’est donc naturellement et rapidement devenu une passion alimentée par beaucoup de recherche et veille technologique.

Sylvain Julliard (S.J) : En ce qui me concerne, le secteur des Nouvelles Technologies est affaire d’un peu de passion (j’étais intéressé par le code) et de curiosité avec la découverte de tout ce qu’on peut faire actuellement (imagerie, web etc…)

2πr – Quel est l’état du marché des Nouvelles Technologies en cette période de prudence économique ?

N.H : Le marché en question est vaste, et tous les secteurs ne sont pas touchés. Il reste de nombreuses niches où il y a encore beaucoup à faire, surtout si l’on sait garder son calme et rester loin de la frénésie des surenchères médiatiques.

On dit partout que l’emploi est en crise dans le domaine. Pourtant d’un côté, les entreprises n’arrivent pas à recruter, et de l’autre, les ingénieurs et techniciens ne trouvent pas d’emploi. Il y a forcément un problème d’organisation plus que de technologie dans cette affaire : chacun plaçant trop haut les barres de critères qu’il se fixe, les entreprises ne voulant que l’élite, mais si possible une élite qui ne coûte pas cher, et les individus voulant être traités comme des rois, parfois dès leur sortie de l’école. Je pense qu’un peu d’humilité de part et d’autre ne ferait de mal à personne.

S.J : Prudence est le terme. Il y a des contrats, mais les budgets ont été divisé par 3, 4 voire plus. Toutefois, le marché est là, un peu hésitant certes, mais n’attends qu’un déclic pour repartir.

2πr – Quelles sont à l’heure actuelle les technologies à fort potentiel pour l’avenir et en quoi consitent-elles ?

N.H : En terme de technologies, il y a toujours de nouvelles choses à découvrir, nous le voyons chaque année. Par contre, peu de ces technologies arrivent à passer le cap de la concrétisation, parfois tout simplement parce qu’elles n’ont réellement réellement aucune valeur, parfois parce qu’elles sont moins « belles » que ce qui était annoncé par les marketeurs – prêts à toutes les surenchères – bien que tout à fait valables, parfois tout simplement parce que la réalité terrain ne permet pas d’appliquer de beaux principes théoriques.

Ce qui devrait se concrétiser dans les années à venir, dans les domaines liés à Internet, tiens pour moi à toutes les applications qui tournent autour de XML (ndlr : eXtensible Markup Language – XML), de l’EDI (ndlr : Echange de Données Informatisées – EDI) aux Web Services en passant par le web multi-canal, tout cela facilitant les chantiers d’urbanisation de l’informatique d’entreprise (EAI), les sacro-saints B2B et B2C (ndlr : Business to Business – B2B, Business to Consumer – B2C), en somme la simplification d’utilisation de l’informatique, pour que cela devienne enfin ce que cela n’aurait jamais dû cesser d’être : un outil et non une finalité.

S.J : Incontestablement Java et XML… souvent associés à une base de données, typiquement Oracle.
Java pour le traitement (portabilité, communauté java mondiale…),
XML pour le fux de données (flux de données construit selon les besoins), et
– base de données indispensable pour beaucoup d’applications

2πr – Beaucoup de gens s’imaginent que l’on commence dans les Nouvelles Technologies pour acquérir de l’expérience et que l’on passe ensuite à autre chose. Cliché ou réalité ?

N.H : L’informatique étant malheureusement pour beaucoup plus un pis-aller qu’une passion à l’heure où d’autres formations n’ont plus aucunes débouchés, il est naturel de voir beaucoup de personnes se reconvertir dans un domaine plus proche de leurs affinités premières, passant alors de créateur à utilisateur d’informatique. Mais la frontière est difficile à déterminer. Pour ma part, ce que je fais pour gagner ma vie est avant tout une passion, donc je m’imagine mal me reconvertir pour l’instant. Mais il est vrai que je ne peux pas tout faire dans le cadre de mon travail, d’où mes nombreuses heures de loisir passées sur le Net et une idée qui germe depuis quelques temps dans mon esprit : passer à temps partiel … 😉

S.J : C’est loin d’être nécessaire, cependant cela a été mon cas. Je suis désireux de me former sur le tas, en matière de code, pour savoir ensuite ce qu’on peut faire exactement avant de passer à autre chose et/ou demander qu’on me fasse quelque chose (en tant que Chef de projet par exemple).

2πr – Quelles sont les évolutions possibles ?

N.H : Tout est possible dans le domaine. On peut bien entendu évoluer au niveau de la hiérarchie et des responsabilités, comme dans tous les domaines. On peut aussi changer progressivement de métier pour se diriger vers plus de fonctionnel que de technique. On peut enfin facilement passer de l’autre côté de la barrière, c’est à dire devenir utilisateur plutôt que créateur, quoi qu’il ne soit pas nécessaire d’avoir un ordinateur pour élever des chèvres dans le Larzac … 🙂

S.J : Comme l’informatique en général : tout est possible.
Plus classiquement, Chef de projet, puis Directeur de projet.
On peut aussi (ou ensuite) partir dans le domaine commercial ou conseil dans ce secteur.

2πr – L’Ecole, fidèle à sa réputation de pionnière, sensibilise ses étudiants à la veille technologique. Quels sont ses atouts sur le marché du travail ?

N.H : La veille technologique ne s’apprend pas, à mon avis. On peut apprendre à la formaliser, à la systématiser et organiser, et c’est là que se trouve la mission de l’Ecole, mais il faut être très curieux de nature pour la pratiquer.

Se tenir au courant de ce qui existe dans son domaine d’expertise et les domaines associés est bien entendu nécessaire pour se maintenir à niveau, mais il faut aussi connaître d’autres domaines pour ne pas s’enfermer ni être amener à parler en bien ou en mal de choses que l’on ne connait pas.

Par exemple, étant moi-même intéressé fortement par les logiciels libres et open source, je vois trop souvent des personnes critiquer tout ce qui n’est pas de ce domaine sans pour autant savoir expliquer de quoi il retourne exactement.

S.J : En premier lieu, un réseau d’Anciens qui commence à être intéressant. Cela permet de pouvoir échanger des points de vue sur les nouveautés. Ensuite, une connaissance très variée et assez générale de tout ce qui existe et surtout les cours « annexes », à savoir tout ce qui n’est pas lié à l’informatique pure (langue, comptabilité, gestion …) pour élaborer des solutions qui s’intégrent pleinement.

2πr -Merci pour toutes ces réponses !

A noter que l’Ecole a ouvert depuis 2 ans un département NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication) pour renforcer la formation de ses étudiants dans ce domaine…

Grâce à ces deux témoignages, nous espérons que vous pourrez vous faire une meilleure idée du monde des Nouvelles Technologies.

N’hésitez pas à faire part de vos remarques ou bien de vos témoignages en nous écrivant à l’adresse suivante : [email protected]